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 THE SPOOK SHOW — FAËL

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Horatio
Admin
Messages : 28
Date d'inscription : 06/08/2014

THE SPOOK SHOW — FAËL Empty
MessageSujet: THE SPOOK SHOW — FAËL   THE SPOOK SHOW — FAËL EmptyJeu 7 Aoû - 19:09


At first, he just seems dumb.

Identité

    Fael Dreadwood, définitivement.

Surnom

    "Le Grand Méchant Loup", pour sûr. Le nom sous lequel tout le monde le connaît sans le connaître ; un simple coup de génie du premier journaliste qui a su mettre en rapport les quelques-unes de ses missions un peu moins discrètes que les autres. Il faut dire que son coup de patte est reconnaissable."Graukopf" est son véritable pseudonyme, le nom sous lequel il reçoit ses missions. Sinon, c'est Fa. Une simple note. Par ailleurs, rares sont ceux qui conaissent sa véritable identité, même au sein du Bul-let's. Juste "Fa".

Âge

    29 ans pour les intimes -c'est-à-dire peu, au final. Selon rencontre, il lui est facile de se rajeunir de quelques années. Plus aisée encore serait la tâche de se donner jusqu'à la mi-trentaine, mais il n'aime pas se vieillir.

Métier

    Papatte poilue à tout faire de la Bête -et armée, selon Sa volonté~



At least, you just seem dead.


Description physique
Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents !

Le Grand Méchant Loup est grand.
Le Loup n'a pas sa place dans les contes -du moins, pas du bon côté du barbecue : vous avez déjà vu un loup se marier, vivre heureux et avoir beaucoup de petits louveteaux, vous ? Il n'est taillé pour aucun rôle ; 'suffit de voir sa carrure. Avec de telles épaules, il pourrait, à la limite, jouer les bûcherons. Mais il n'en a ni la barbe ni le coeur. On peut même plutôt dire que le genre Bisounours constitue son ennemi craché.
Certes, dans un contexte préhistorique, sûr qu'il aurait tout pour plaire aux dames ! La hauteur. Pas celle d'un mammouth, mais un mètre quatre-vingt-seize quand même bien affirmé. Les muscles, ça aussi il les a : dans le genre armoire à glace, on fait difficilement mieux. De quoi vous étouffer un tigre en moins de deux. En revanche, on ne peut certainement pas dire qu'il aurait inventé le silex...
Alors, à une époque où la testostérone importait plus que la vitesse des neurones, ça aurait certainement fait des ravages, une telle bête ; mais dans un monde peuplé de minettes à la recherche du prince charmant en culotte bouffante -options chapeau à plumes et dada préalablement passé à la Javel- qu'est-ce que ça donne, hein ?
Des catcheurs qui traînent dans les bas-fonds, des videurs amochés qui se content d'ouvrir la porte aux jupettes, sans jamais pouvoir les effleurer...
Non, un Croc-magnon recyclé n'est définitivement pas fait pour un tel monde.
A moins d'un miracle de la nature, on voit difficilement une telle bestiole s'asseoir gentiment dans un bus, à côté de la Mamie Gâteau qui rend visite à sa petite-fille.

Or, Fael Dreadwood est beau.
A moins d'un miracle, oui. Et on peut considérer le visage de Fa comme une véritable bénédiction. Ces quelques éléments si délicats, agencés si harmonieusement par on ne sait quelle force surnaturelle, semblent presque irréels, apposés qu'ils sont sur une peau rugueuse, au voisinage d'une mâchoire si carrée qui surplombe ces kilos de muscles -et de chair et d'os, un peu, aussi.
Effectivement, sa marraine la fée -si tant est qu'on puisse lui devoir quoi que ce soit- a dû bien le gâter, au berceau, pour qu'il reçoive ce nez fin, si légèrement aquilin ; ces yeux divinement clairs, d'un gris bleuté qui semble vouloir envoûter -et qui y parvient particulièrement bien- la moindre pupille ; ces lèvres peintes d'un unique trait ; ces sourcils délicatement... Bien, c'est assez dit, évitons de nous emballer. En un mot -ou trois, le Loup a une sacrée belle gueule.
Autant il peut être fréquent de penser d'un joli minois qu'il est à croquer ou qu'on en mangerait ; autant le visage de Fael, l'aura impressionante qui se dégage de son corps immense et l'expression de prédateur qu'il arbore avec plaisir produisent l'effet exactement inverse. On a littéralement envie d'être dévoré par ce sourire ravageur -des mois d'entraînement, mes amis, des mois !

Mais Graukopf est rustre.
Même avec toute la volonté du monde et une gueule d'ange prête à séduire le moindre avorton, un Méchant Loup reste un Méchant Loup ; il ne saurait se transformer en Prince Charmant. Et puis, il s'agit définitivement d'une cause perdue puisqu'après tout, de volonté, Fael en manque. Pourquoi s'abstenir de pratiquer un sauvage génocide des parts de pizza quand on effectue à côté tant d'heures de sport quotidiennes ? A quoi bon se borner à laver et dompter une tignasse aussi grise et ébouriffée que le pelage d'un vrai loup sauvage, lorsqu'elle dégage déjà naturellement un tel charisme ? -voire une telle odeur, dans les cas les plus extrêmes de manque d'hygiène de Fael.
Aussi, malgré les énormes avantages dont bénéficie naturellement cette grosse bête, elle semble profondément apprécier l'état sauvage, et des préoccupations telles qu'un prétendu style vestimentaire passent loin, très loin au-dessus de ce crâne de piaf. Le mot effort étant exclus de son maigre vocabulaire, il n'est pas rare, pour qui est assez proche pour visiter son chez-lui, de le retrouver affalé sans pudeur sur le canapé, seul raffiot flottant tant bien que mal sur l'océan d'immondices, de fringues et d'objets douteux qui recouvre l'intégralité du sol de son appartement.
Si vous ne remplissez pas les conditions de la proie potentielle -moins de la trentaine et un sex-appeal à mourir- et que malgré tout, à son approche, l'agréable odeur d'un bain récent ou l'exceptionnelle vision d'un menton rasé de près vous frappe, attention ! Pensez à formuler très vite votre voeu ; car cet effet ne durera pas plus longtemps qu'une étoile filante et est, de loin, bien plus rare.

Heureusement, Fa est joueur.
Car les apparences sont trompeuses, pourquoi ne pas tromper ? Bien que son job soit assez prenant et que la Bête soit une source infinie de basses besognes à effectuer, lorsqu'il a quelques moments à lui, le Loup arrête de se salir les mains -quoique.- pour s'intéresser à un tout autre jeu : celui de la séduction. Cela peut sembler paradoxal, mais son esprit tordu s'étant pris d'affection pour ce passe-temps, Fael maîtrise donc deux mouvements à la perfection : savoir retourner la tête d'une victime et lui faire voir les étoiles avant même que celle-ci ne s'en rende compte, à la fois au sens propre et figuré. Double spécificité qui lui permet ainsi de faire des ravages, tant dans les combats de rue que dans les cabarets bien animés.
Pour plaire, il suffit de savoir s'y prendre, c'est à force d'une telle philosophie qu'inconsciemment, la brute épaisse qu'est Fael a su passer maître en matière de séduction, incluant le jeu des apparences. Car s'il s'agit habituellement d'une bête sauvage allergique aux bains, dès lors qu'il est sur la piste d'un jouet à mettre dans son lit ou qu'il décide simplement de se mettre en chasse, c'est une métamorphose aux relents magiques. L'homme de main à la cervelle digne d'une friture de crevette se transforme en grand stratège des sentiments, prêt à lire au plus profond d'une âme et apte à deviner les majeurs fantasmes de celle-ci dès les premiers instants. Plus impressionant encore, capable de s'adapter à ceux-ci !
Bon, certes, il ne faut pas exagérer : une dominatrice fétichiste d'éphèbes pré-pubères tomberait difficilement dans les mailles de son filet. Mais dans la mesure du possible, le Grand Méchant Loup est capable de planter les crocs partout, pourvu que l'occasion se présente.
S'il faut trouver un bel aspect à son mental de bagarreur psychotique, il s'agit bien de son aptitude à créer ses propres occasions et à s'emparer de son but plutôt que d'attendre patiemment qu'un poisson morde à la ligne. Ce qui complète à merveille sa panoplie de parfait Casanova.
Cette surprenante facette du Grand Méchant Loup influe donc partiellement sur son apparence, étant donné que lors d'un tel jeu, il devient tout ce que sa victime peut rêver qu'il soit -c'est-à-dire probablement pas une grosse bête puante de sa virilité trop affirmée- et apprend enfin les mots raffinement, éloquence... pour les oublier aussitôt après -mais c'est déjà ça.

En un mot, Fael est Loup.

Description psychologique
Mais hélas ! qui ne sait que ces Loups doucereux, de tous les Loups sont les plus dangereux.

Manuel du parfait sous-fifre
Notion #1 : les ordres.
Orders are orders. On écoute les ordres ; et on ne discute jamais les ordres. Graukopf remplit plus ou moins bien cette obligation. Ce n'est pas qu'il n'écoute pas les ordres -après tout, ils traduisent généralement une mission qu'il a envie d'accomplir, il a donc toutes les raisons d'y prêter attention- mais que ceux-ci peuvent être, eh bien... Un peu trop biscornus pour lui. La Bête l'a compris, fort heureusement. Celle-ci ne cherche plus à lui servir des messages codés du type "la fourmi est dans le pré" ou "attention au tablier de la cuisinère". Ecouter et ne pas discuter, c'est donc un fait. Comprendre et n'avoir aucune question à poser, c'est une autre paire de manches.Afin d'accomplir ses missions parfaitement, Fael a besoin de détails. D'expérience, il a appris que s'il se contentait d'écouter les ordres et de les exécuter, ses résultats n'étaient jamais satisfaisants. Il avait forcément compris quelque chose de travers, ce qui avait inéluctablement abouti à l'erreur. Plus ou moins grosse, certes, mais quand ce qui devait être un accident camouflé se retrouve à la une de tous le journaux, ou qu'un couteau a malencontreusement atteri dans l'estomac de la mauvaise personne, on ne cherche plus à trouver des raisons, on s'occupe simplement des solutions. C'est pourquoi les ordres qui lui sont fournis sont généralement clairs, nets, précis. Ce qui n'empêche pas sa cervelle d'oiseau de facilement s'emmêler les pinceaux et de persister dans sa quête de détails pendant plusieurs minutes, histoire d'être sûr qu'il a bien tout compris. On est jamais trop prudent.Malheureusement pour la Bête, les séances de lancement de mission se transforment vite en interrogatoire à sens unique. C'est une sacrée tare, mais dès lors que le Loup a finalement compris et exécuté sa mission -à la perfection, bien entendu- on ne pense plus à douter de son efficacité.

Notion #2 : la volonté.
Un bon homme de main dispose d'une volonté de fer, une tenacité exceptionnelle ayant pour unique but d'assouvir les besoins de son patron. S'il fallait résumer un homme à ça, nul doute que Fael serait au plus bas de l'échelle.Il ne faut pas se méprendre : il exécute ses missions avec le plus grand plaisir, puisqu'au final il aime ça. Cependant, le terme Fainéantise ayant tendance à décrire l'intégralité de son organisme -chose scientifiquement prouvée- il a forcément du mal à se mettre au travail. Pareillemment, ce n'est pas qu'il n'apprécie pas la Bête ; les idées de son Boss sont celles qu'il a décidé de suivre, après tout. C'est simplement que l'autorité que celui-ci représente et l'empressement dont le reste de l'organisation peut faire preuve qui le fatiguent. La vie suit son cours, enfin... On aura toujours le temps de raccourcir celle des autres, surtout quand on a de tels talents. Alors pourquoi se presser ?C'est donc un problème. Plus qu'un côté zen, c'est d'un véritable état larvaire que peut atteindre le Loup. Fort heureusement, la Bête a ses méthodes pour le faire obéir. Ainsi, même si Graukopf rechigne à entamer ses missions, les résultats laissent rarement à désirer.Et puis, il faut bien quelqu'un pour exécuter les plans. D'autant plus qu'il ne serait pas capable de les penser.

Notion #3 : la loyauté.
Un seul maître. Ca, Fael le comprend et le suit à la perfection. Il fonctionne un peu comme ces animaux sauvages qui ont besoin de connaître la puissance de celui qui les domine avant de se résigner à la soumission. Ce serait une insulte à sa nature bestiale que de l'imaginer comme un simple mercenaire dont les services seraient attribués au plus offrant. Au royaume des crétins poilus, c'est la loi du plus fort qui règne, pas celle de la gamelle -sauf exception...S'étant déjà mesuré à la Bête, il sait que la force de Léo vaut largement la sienne -chose déjà rare- mais aussi et surtout que celui-ci le dépasse sur quasiment tous les autres points. Lui ne se contente pas d'être un stratège des coeurs, c'est un leader, un vrai. C'est à coups de poings et de telles réflexions qu'une fidélité certaine est entrée dans le crâne du Loup. La Bête est le seul être dont il reconnaisse la pleine puissance, le seul maître qu'il se connaît.Qui plus est, être au service d'un tel homme lui apporte tout ce dont il pourrait rêver -du moins tout ce qui pourrait être extirpé de sa maigre imagination- : le moyen de canaliser sa force et de lui donner un sens à travers les missions, la vie adoucie par l'assouvissement de ses moindres besoins ; mais surtout, surtout la liberté si choyée, autorisée par le fort lien de confiance qu'ils ont bâti au fil des ans. Car si la loyauté du Loup est sans reproche, c'est que l'estime des deux hommes est mutuelle. Il saura accomplir la moindre mission, si ardue soit-elle, et surmonter tous les obstacles, si nombreux qu'ils puissent se présenter : en cela, le code Graukopf est devenu une carte maîtresse du jeu de Léo. Qui ne quittera pas sa main de si tôt, c'est une certitude.

Notion #4 : l'efficacité.
Enfin un chapitre à propos duquel on ne peut rien reprocher au Loup. Bien sûr, ses missions n'ont jamais consisté à résoudre un rubik's cube, mais dès qu'on touche au domaine de l'assassinat pur et simple, ses méthodes sont incontestablement les meilleures. Il faut dire que c'est dans sa nature ; ça aide.Effectivement, la culpabilité et les scrupules dont pourrait être accablé un simple homme ne le concerne pas. Probablement un autre résultat de son caractère de bête sauvage, toujours est-il que tirer une balle entre les deux yeux de sa victime lui paraît aussi légitime et innocent que planter les crocs dans un rôti. L'étage, voire l'immeuble entier a littéralement explosé ? Dégâts collatéraux minimes.Pire qu'une pure indifférence, Fael semble prendre plaisir à ces interventions. Il travaille seul -autant qu'il le peut- et rechigne à quitter son nid douillet ; mais nul ne se trompe sur la nature du sourire qui tapisse discrètement son visage lorsqu'il passe la porte du Bul-let's.La vitesse à laquelle il enchaîne les réussites contrastant avec son allure rayonnante de fainéantise,les quelques collègues assez curieux -ou téméraires- pour l'aborder à ce sujet ne récoltent qu'un long bâillement et un maigre commentaire. Ca me détend. Ou ça m'amuse. Avant qu'il ne s'éloigne vers ses quartiers. Bien entendu, cela en convainc peu, mais qui oserait mettre sa parole en doute ?

Bonus : Ces échecs qui font d'un Loup un Grand Méchant.
Parce qu'en dehors du sale boulot, il faut bien prendre le métro.

La chasteté Coureur de jupons invétéré, on l'aura déjà compris. Aussi les mots pudeur, maîtrise, délicatesse n'ont jamais été partie intégrante de son dictionnaire. Fa fait ce qu'il veut, quand il le souhaite ; et obtient ce qu'il désire. Pourquoi s'évertuer à chanter la sérénade sous un balcon que l'on atteindra jamais lorsqu'on peut tâter le poisson au coin de la rue ?

La sincérité Dans son jeu de métamorphoses, il est évident qu'il n'est jamais lui-même -il lui arrive même de s'inventer des identités, ça épice les choses paraît-il- cependant les mensonges -petits ou gros- sont un de ses petits plaisirs, même en excluant cette partie de sa vie. On se sort si facilement de la pire des situations avec une simple histoire. Ou on s'y engouffre, c'est selon. Mais après tout, ça aussi c'est un jeu.

L'amabilité Bien sûr, car il serait parfaitement logique qu'un tel gorille aide une grand-mère à traverser. Non, la politesse, l'attention aux autres, il ne connaît pas. Même si l'un de ses coups d'épaule suffirait à renverser quatre personnes dans la foule, les honneurs bafoués ne pourrait éventuellement récolter qu'un faible grognement. Mais l'envie de réclamer plus leur passera.


Life wouldn't be fun otherwise, huh ?

Les gouttes s’écrasaient à toute vitesse sur son front, provoquant un fracas assourdissant. Parfaitement immobile sous la cascade qui l’inondait, le Grand Méchant Loup se contentait de fixer le pommeau de la douche. Son regard était parfaitement vide, exactement comme le flot de ses pensées à cet instant précis. Raison évidente : insurmontable fatigue. Raison sous-jacente : gueule de bois profonde.
Suite à un coma partiel d’un bon quart d’heure sous le lourd flot d’eau brûlante, il secoua soudainement la tête, ce qui n’eut pour effet que d’accentuer les viles aiguilles de la migraine qui lui vrillaient le crâne. Peu à peu, il retrouva la maîtrise de ses sens, de son corps, et pût lentement adoucir le filet d’eau jusqu’à réduire celui-ci à quelques gouttes insistantes, habituelles preuves de la pitoyable tuyauterie dont était muni son appartement. Entrebâilla à un rythme tout aussi amoindri la cloison de verre et s’extirpa lourdement de la cabine. La vapeur libérée envahit aussitôt le reste de la pièce, embuant en quelques secondes l’unique et minuscule miroir fissuré.
Sans même jeter un œil à ce dernier, le Loup s’empara d’une des quelques serviettes qui jonchaient le carrelage et se traîna jusqu’à l’autre pièce. Une puissante odeur agressa alors ses narines de nouveau fonctionnelles. Ainsi, il avait pensé à jeter un steak dans la poêle en se levant ?

Une fois devant l’objet en question, parfaitement carbonisé, il dut se contenter d’un soupir. Ne prenant même pas la peine d’éteindre le feu, Fael s’empara d’un autre morceau de viande conservé au frais et le laissa tomber dans la graisse crépitante qui tapissait déjà le fond de la casserole après avoir récupéré la semelle noircie qui y baignait. Bon à jeter.
Se retournant vers l’habituel coin poubelle, il se trouva face à un amont de détritus rassemblés dans divers sacs, empilés jusqu’à former une pyramide malodorante qui atteignait désormais son épaule. Un instant d’hésitation, un nouveau regard au morceau brûlé qu’il tenait dans la main, et le choix ne fut pas difficile. Faisant abstraction de la pile d’ordures, il s’en détourna et engloutit la viande réduite à l’état de charbon en deux, trois bouchées.
Après avoir négligemment essuyé ses doigts noircis sur la serviette, il se défit de celle-ci et s’empara de quelques fringues à ses pieds. Se rendit compte un peu tard que le jean enfilé était quasi totalement recouvert de boue et de sang. Foutue saison.

Une fois habillé -tant bien que mal-, il chercha à atteindre son sofa et y parvint miraculeusement en deux grandes enjambées, évitant stratégiquement les cartons de pizzas et le bordel divers qui recouvraient sa moquette. Farfouillant parmi les couvertures, il finit par sentir un objet étranger et l’en extirpa. Un soutien-gorge. Ah, tiens. Il n’en avait pas le moindre souvenir. Toujours est-il qu’elle avait été plutôt bien servie à ce niveau, c’était déjà ça de pris.
Conscient que sa propriétaire ne viendrait probablement pas frapper à sa porte de si tôt, le Loup jeta négligemment le souvenir de sa nuit par-dessus son épaule et reprit ses fouilles. Quelques secondes plus tard, il avait enfin retrouvé son colt.

Après avoir procédé à une rapide vérification de son flingue et des balles restantes par pure habitude, il se laissa choir dans le moelleux canapé. Les oiseaux qui picoraient ses tempes n’avaient toujours pas cessé leur besogne. Que diable avait-il bu ? Quelques petits verres ne suffisaient généralement pas à le mettre dans cet état.
De la veille, il se souvenait de sa mission. Une petite routine, un simplet un peu trop curieux qui avait tenté de fouiner dans les affaires de la Bête, et qui n’avait pas tenu compte du premier avertissement. Pour son plus grand malheur, il s’était mis à couiner un peu trop fort et Graukopf avait été chargé de lui clouer le bec. Le fanfaron n’était plus d’humeur à claironner après avoir vu le massacre qui avait été fait des deux hommes chargés de sa sécurité. C’avait été une vraie partie de plaisir, au début. Ils avaient tenté de monter une pathétique défense dans la panique, absolument inutile par ailleurs ; avant de réaliser leur infériorité et de se transformer en faibles lâches priant pour qu’on épargne leurs existences. Ce retournement de caractère avait toujours fait la joie du Grand Méchant Loup. La cible en elle-même était moins drôle. Le petit homme en costard suait comme un porc et se contentait de rouler des yeux exorbités dans toutes les directions, probablement à la recherche d’un ultime échappatoire. Aucun intérêt. Une balle dans le crâne à bout portant avait suffi.
Puis il avait fallu de laisser quelques petits explosifs derrière soi et tout était fini. Quelques heures à peine, un après-midi tranquille.

Rejetant sa tête en arrière, Fael se laissa aller dans la contemplation de son plafond. La suite aussi, il s’en souvenait, la routine poursuivait son cours.
Il était rentré au Bul-let’s sans même passer par chez lui, il n’y avait pas la moindre goutte de sang sur ses vêtements -du moins pas récente. Un vague signe de la main avait suffi à faire comprendre à Léo que la mission était accompli, ce qui ne lui avait valu qu’un discret signe de tête. Aucune autre mission immédiate, donc. Cependant, il était bien tôt pour rejoindre son nid, et le bar était, après tout, comme son deuxième foyer. Il s’était donc accoudé sur le bois vernis, avait commandé son premier verre… Quelques autres. Il lui restait les sons très approximatifs d’une conversation avec une image aux contours flous… Sans doute celle qui avait fini là. Toujours la routine, au final ; peu importait qu’il n’ait pas le moindre souvenir de la suite.
Juste un instant, il ferma les yeux. Ce fut alors qu’il lui sembla entendre quelques faibles tapements, provenant de toute évidence d’un poing timide contre sa porte d’entrée. Pas maintenant. Il éprouvait la sensation que s’arracher à son doux nuage le jetterait dans une humeur épouvantable, et il aurait été fort dommage pour celui qui l’interrompait d’avoir à souffrir d’un tel état du Loup. C’était donc par pur égard pour un innocent qu’il ne quitta pas son canapé. Bien entendu.
Il ne put s’empêcher cependant de tendre une oreille -l’autre étant déjà occupée à se faire décrasser par un auriculaire intransigeant- et put percevoir un léger frottement, quelques craquements sur le sol. Puis les pas qui s’éloignaient, lentement, comme à contrecœur.
Ce n’est qu’une fois l’intrus parti que Fa s’autorisa un long et bruyant bâillement. Que n’aurait-il donné pour replonger sous ses couvertures…

Soudain, une évidence jusque-là obstruée par son état pitoyable lui apparut ; ou plutôt une question évidente à prendre en compte sur-le-champ. Quelle heure était-il ?
Le temps n’avait jamais été une source de stress pour le Loup ; peu de choses l’ont jamais été. Mais ce n’était malheureusement pas le cas pour ceux qui l’entouraient, et se ramasser une tarte de la part de la Bête parce qu’il avait négligé ses appels ne l’enchantait guère. Cela n’arrangerait certainement pas son mal de crâne. C’est donc cette idée qui le poussa à se lever péniblement et à se lancer à la recherche éperdue de son téléphone. Sa seule source de communication, et son unique horloge.
Une fois, une nana avait tenté de modifier l’heure de celui-ci, de l’avancer. Fael demeurait persuadé qu’elle avait suivi un ordre de son Boss, bien que celui-ci ait violemment démenti la chose. Toujours est-il qu’il avait rapidement compris que quelque chose clochait et la source du problème, cela n’avait donc rien résolu quant à son éternel retard sur les choses.
Retournant du pied une veste encore humide d’un jour de pluie, il aperçut enfin le portable.
Par chance, il n’y avait qu‘un appel manqué. Mais il venait bien de Bennett, et il était déjà quinze heures passées. Pour lui qui se rendait habituellement au bar aux alentours de midi afin de s’assurer qu’aucune petite mission ne traînait dans le coin, c’était un problème. Cette visite était devenue une évidence et y manquer revenait à perturber les plans. Or il n’était jamais bon de perturber les plans de la Bête, Fa était bien placé pour le savoir.

Cela signifiait qu’il allait devoir se presser. En envisageant seulement cette idée, le Loup ne put retenir un long soupir.
Soudain, il prit conscience d’une nouvelle odeur de brûlé, ce qui lui arracha un second souffle, d’agacement celui-là. S’élançant jusqu’à la cuisinière, il arrêta le feu et contempla quelques instants le bout de viande ratatiné, encore rouge à la surface mais complètement cramé en vérité.
Son estomac peu enthousiasmé par cette vue le guida vers la veste qui traînait sur la table, celle où était encore dissimulé tout l’arsenal qu’il trimballait quotidiennement avec lui.
Une fois celle-ci enfilée et au moment où il posait la main sur la poignée de la porte, il avisa un bout de papier dépassant du dessous de cette dernière. Se pencher pour le ramasser lui permit de comprendre que ses sens n’étaient pas encore parfaitement éveillés, une mauvaise évaluation de la distance projetant son crâne contre la porte. Un grognement s’échappa de ses dents serrées, mais il déplia quand même le feuillet en se relevant tout en se massant la tête, résistant à l’envie de le déchirer.

Ah, le sigle du Bul-let’s. Ce n’était pourtant pas dans les habitudes de la Bête de lui envoyer des mots doux. Grimaçant à cette idée, Graukopf lut rapidement les ordres qui lui étaient assignés. Ceux-ci étaient simples, précis. L’écriture du patron était parfaitement reconnaissable, mais un code était probablement dissimulé quelque part dans la lettre pour confirmer son identité. Fa n’avait jamais été bon avec les codes, il ne s’embarrassa donc pas d’une telle recherche et se contenta de relever les quelques détails qui chiffonnaient sa compréhension. Il aurait tout le temps de passer quelques coups de fil sur le chemin pour poser ses questions et s‘assurer qu‘il ne s‘agissait pas d‘un faux.
À mesure qu’il relisait le message, son sourire s’élargissait. Cette mission-là n’était pas particulièrement originale, mais possédait un charme indéniable.
Enfonçant sans ménagement le papier dans l’une des poches de sa veste, il passa le pas de sa porte et claqua violemment celle-ci dans son dos. Tiens, avait-il pensé à prendre ses clés ?
Oh, peu importe.
C’était l’heure de la chasse.
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THE SPOOK SHOW — FAËL

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